Les peintures murales sont dévoilées
Avant d’engager les travaux de restauration de la chapelle, les murs ont été sondés. On a découvert que sous de multiples couches de badigeon existaient des peintures.
L’équipe de Géraldine Fray, spécialiste en le domaine, a enlevé au scalpel les couches de chaux séculaires. Les murs de la chapelle ont, peu à peu, livré leurs secrets.
Le mur nord de la nef s’est avéré recouvert de peintures murales sur une trentaine de m2. Il s’agit de tableaux représentant la vie de saint Jean-Baptiste. Ce n’est pas une réelle surprise car c’est le patron de l’Ordre des Hospitaliers qui a fait construire la chapelle et celle-ci lui est consacrée.
On aperçoit plusieurs tableaux successifs, répartis sur deux registres superposés, accompagnés d’un commentaire en vieux français.
Même si plusieurs tableaux sont en partie effacés par l’usure du temps, on peut encore suivre la vie de Jean de sa naissance à sa mort décidée par Hérode, « le tiran ». On y découvre sa mort tragique par décollation après que Salomé, « la danceresse » eut obtenu sa tête.
Les commentaires, en vieux français, sont en partie illisibles mais un relevé minutieux des lettres a été confié à des spécialistes pour mieux décrypter les textes qui accompagnent les tableaux.
Les peintures livrent des visages finement dessinés. Les couleurs sont encore séduisantes et les traits expressifs.
Sur le mur sud de la nef, des rinceaux offrent leurs arabesques de couleur ocre. Un beau visage sort de l’oubli ; vestige d’une Vierge à l’enfant ?
L’étude des coiffures et des vêtements permet de dater ces tableaux de la fin du 16e. Nous sommes bien sous le règne du roi Henri IV. C’est une période troublée mais les Hospitaliers, propriétaires de la chapelle sont en pleine gloire après la victoire remportée à Malte sur les Ottomans en 1565, qui leur vaudra leur nouvelle appellation d’«Ordre de Malte ».