Chapelle Saint-Jean-Balanant

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Les travaux : un programme très ambitieux

Des signes de vieillissement préoccupants sont apparus depuis quelques années, notamment en toiture. Les murs avaient besoin d’être assainis, d’autant plus qu’il fallait sauvegarder les peintures murales récemment découvertes. Les vitraux du chœur étaient dans un état pitoyable. Cette chapelle classée méritait un sérieux effort.
Un programme de travaux, englobant également la chapelle Saint-Jaoua, l’autre chapelle classée de Plouvien, a été initié en 2018 par la commune encouragée et soutenue par la DRAC.
L’étude diagnostic et la maîtrise d’œuvre ont été confiées à M.Piotr Candio, architecte .
Les travaux ont démarré en 2021. Ils comportent plusieurs volets :

  • L’assainissement des murs.
  • La restauration de la charpente d’origine.
  • La réfection de la toiture en ardoise.
  • La découverte et réhabilitation des peintures murales.
  • La restauration et création des vitraux du chœur.
  • La restauration du mobilier.

Vu l’ampleur du chantier, il faut plus de deux années pour mener à son terme ce programme de travaux, deux années d’attente, toutes relatives car à mettre en parallèle avec les siècles écoulés depuis la construction de l’édifice, vers 1440.

Si on parle « chiffres », le coût du programme pour la chapelle Saint-Jean-Balanant, validé par le Conseil Municipal de Plouvien, avoisine les 800 000 euros. Il bénéficie bien sûr des aides de la DRAC, de la Région et du Département. À celles-ci vient s’ajouter l’appui de la Fondation du Patrimoine qui apporte le concours de toutes les personnes qui ont à cœur la sauvegarde des trésors tels que la chapelle Saint-Jean-Balanant.

L’assainissement des murs

Les murs, au fil des siècles, prenaient l’humidité. Les joints avaient souvent disparu ou étaient devenus poreux. Les pierres étaient parfois disjointes. Un travail d’assainissement était indispensable.

Il a fallu commencer par piquer les joints avant de les refaire, dans la teinte d’origine.
Une autre opération, le coulinage, s’est avérée nécessaire. Cela consiste à injecter de la chaux liquide à l’intérieur des murs pour combler les vides entre les pierres.

L’édifice, du fait de son classement, n’a pu être doté de gouttières. L’eau de pluie retombe donc en bas des murs. Pour éviter qu’elle ne remonte dans les soubassements, il a été décidé de la récupérer dans des cunettes qui sont des caniveaux étanches en béton, remplis de gravillon.

Le résultat de ces opérations ne sera probant que dans le temps long. Nous espérons que les traces de moisissures ne reviendront pas et que les peintures murales récemment dévoilées et restaurées seront sauvegardées durablement.

Il reste à régler le problème de la dégradation des pierres du porche ouest. Celles-ci sont en kersanton et la pierre se délite. Des zones des voussures et certaines frises ont disparu. La pierre sonne creux. En clair, le porche ouest est en mauvais état. Les spécialistes du kersanton cherchent des solutions pour arrêter les dégradations et si possible réhabiliter ce qui peut l’être.

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La restauration de la charpente

La charpente depuis quelques années donnait des signes inquiétants de vieillissement. Les opérations de consolidation menées depuis une dizaine d’années ont permis d’éviter le pire mais il fallait passer par une restauration complète, voire une réfection.

La première étape a consisté à monter un parapluie, qui enveloppait la chapelle, protégeant des intempéries aussi bien les ouvriers que les murs. Il est resté en place une année.

Après la dépose des ardoises et de la volige, on a découvert l’ampleur de la tâche. La charpente était en très mauvais état. Les bois étaient souvent vermoulus, parfois brisés.
Les études dendrochronologiques ont permis de confirmer que la charpente datait de la construction de la chapelle, vers 1440. Son mauvais état était lié à son âge mais aussi, sans doute, à un mauvais entretien des ardoises de couverture au cours de son existence.

L’entreprise Le Ber a déposé l’ensemble de la charpente et l’a transférée dans ses ateliers à Sizun.

Il a fallu faire le tri pour ne garder que des bois réutilisables. Malheureusement de nombreuses pièces ont dû être éliminées et remplacées par du chêne neuf, local, fort heureusement.

Une ferme témoin a été conservée et adossée au mur ouest à l’intérieur de la chapelle. Elle a le mérite de montrer la technique de la charpente armoricaine utilisée au 15e. Il va de soi que les nouvelles pièces de bois ont été montées sur ce même modèle.

Le résultat final est remarquable. Nous pouvons l’admirer car il a été décidé de laisser la charpente apparente. Un éclairage dédié la met en valeur.

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La réfection de la toiture en ardoise

Le travail a été réalisé par l’entreprise L’Hostis.
La totalité des ardoises ont été déposées pour accéder à la charpente.
L’entreprise a reposé les ardoises d’origine après les avoir retaillées. Il a fallu compléter par des ardoises de même nature, provenant des monts d’Arrée.

La pose s’est faite aux clous de cuivre. Il est à noter que la dimension des ardoises n’est pas uniforme. On trouve des grandes, voire de très grandes en bas alors qu’au sommet, près du faîtage, elles sont toutes petites.

La dernière touche est apportée par des tuiles faîtières vernissées.

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La découverte et réhabilitation des peintures murales

Des sondages préalables aux travaux ont été réalisés en 2018. Ils ont révélé que des peintures existaient sous les couches de chaux.
Parallèlement aux travaux de couverture, à l’abri du parapluie protecteur, l’équipe de Géraldine Fray s’est attelée à la tâche. Il a fallu tout d’abord dégager les badigeons séculaires à l’aide de scalpels.
Est venue ensuite l’opération de restauration proprement dite. Il n’était pas question d’imaginer les zones disparues mais il fallait fixer les couleurs, parfois raviver un trait pour aider à la lecture des scènes.

Nous savons maintenant que les douze tableaux racontent la vie et le martyre de Jean Baptiste, saint patron de la chapelle.
Il restera à aider les visiteurs dans la lecture de cette « bande dessinée », à décrypter certaines scènes partiellement effacées.
Il faudra aussi veiller à la conservation de ces peintures remarquables en empêchant le retour des nuisances que sont l’humidité et les moisissures.

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La restauration et création des vitraux du choeur

Les verrières de la nef étaient en piteux état

La maîtresse-vitre est constituée de deux baies géminées. Elles comptent chacune trois lancettes trilobées surmontées d’un tympan.
Les vitraux d’origine dans les lancettes ont disparu depuis longtemps. Ils ont été remplacés par des verres blancs, parfois cassés.
Par contre, dans la partie supérieure des baies, dans les deux tympans, on pouvait encore voir des restes de vitraux, très anciens, en très mauvais état.

Ces anciens vitraux, très rares, s’avèrent précieux

La DRAC, à la grande satisfaction de l’association Sant-Yann, décide de restaurer ces vestiges de l’époque féodale et de les faire reposer à leur place originelle.

La restauration des anciens vitraux a été confiée à Antoine Le Bihan et Laurence Cuzange qui ont leur atelier à Quimper.
Ils remettent en état les verres anciens, opération délicate vu l’état des verres et des plombages.
Ils créent de nouveaux verres dans les espaces manquants, en se basant sur les dessins de Jean Bouricquen pour les blasons.
Ceci concerne les tympans et les lobes au sommet des lancettes.

La création de nouveaux vitraux

Pour remplacer les verrières des six lancettes, Piotr Candio, l’architecte du chantier, élabore un projet de nouveaux vitraux. Sa réalisation a été confiée à Aurélie Habasque Tobie qui a son atelier de vitrailliste à Guissény.

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